samedi 27 septembre 2008

- Une longue histoire marquée par l'intelligence du Cœur.


Tenant une place particulière dans la ville, les Papillons Blancs ont célébré leur cinquantième anniversaire dans l'émotion.



Le président Philippe Chaussade


Beaucoup d'émotion contenue jeudi soir, à l'occasion du cinquantième anniversaire des Papillons Blancs. Cette émotion était exprimée plus particulièrement par Gabriel Liogier d'Ardhuy lorsqu'il rappelait qu'il ne fallait pas oublier les principaux acteurs, pour qui ont été développés tous ces efforts. Il parlait explicitement des enfants, dont la plupart sont aujourd'huy des adultes, et dont beaucoup étaient dans la salle du Bastion.

Emotion encore, quand le Dr. Larfouilloux a évoqué son expérience de jeune pédiatre qui a beaucoup appris, au contact des enfants handicapés : "j'ai eu la chance de travailler au sein de l'IME pendant 30 ans. Je dis bien la chance, car ça été une source de découverte humaine progressive, grâce à ces enfants qui ont l'intelligence du cœur". Une expérience qui lui a permis de garder, dit-il "le sens de l'important".

En signe de reconnaissance, la municipalité donnera bientôt le nom du président fondateur des Papillons Blancs, Maurice Gausset à une rue.

Le droit à la différence.

"Le handicap ne doit plus être considéré comme une situation d'exception à laquelle il est répondu par des solutions d'exception. Le handicap doit être considéré comme une réalité ordinaire de vie", a expliqué Jean-Pierre Rebourgeon pour exposer la politique du conseil général : "Au budget 2008, ce sont 253 millions d'euros que nous consacrons à nos actions de solidarité, dont 52 millions réservés au champ du handicap. Ce sont 2500 personnes qui bénéficient ainsi d'une aide sur l'ensemble du département".

Très attendu, Patrick Gohet, délégué interministériel aux personnes handicapés a ensuite exposé les grandes lignes de la politique du gouvernement pour les handicapés (notre édition du vendredi).

Au final, cet anniversaire a été dignement célébré, tout en laissant entrevoir tout le chemin qui reste encore à parcourir.


Frank BASSOLEIL

Source : Le Bien Public - samedi 27 septembre 2008

Crédit Photo : Association Papillons BLancs

vendredi 26 septembre 2008

- Améliorer la vie des handicapés

A l’occasion du cinquantième anniversaire de l’association les Papillons Blancs de Beaune, le délégué interministériel aux personnes handicapées, Patrick Gohet a fait le point sur la politique actuelle du gouvernement.



Patrick Gohet, délégué interministériel aux personnes handicapées, a exposé la politique actuelle.

Celle-ci a pu se construire sur un acquis législatif et réglementaire antérieur. Il est d’ailleurs le deuxième délégué interministériel, chargé des personnes handicapées, à la suite de Patrick Segal, auquel il a succédé en 2002.

En parfait connaisseur du monde associatif pour avoir dirigé l’UNAPEI, Patrick Gohet et son équipe s’appuient sur la loi du 11 février 2005 qui a fixé les nouveaux axes de cette politique.


Cent cinquante textes d’application

Cette nouvelle loi a déjà généré cent cinquante textes d’application.

Autant dire que le catalogue est très large pour permettre finalement aux personnes handicapées d’accéder réellement aux droits fondamentaux, reconnus à tout citoyen. Notre objectif, dont on mesure toute la difficulté justement.

Concrètement cela passe par l’augmentation progressive de l’allocation aux adultes handicapés, échelonnée sur le quinquennat présidentiel. Cette augmentation a été fixée à 25 %.

Pour la première fois, une autre mesure s’étend aux enfants handicapés qui vont également bénéficier à terme, de la prestation de compensation qui n’était délivrée jusqu’ici qu’aux adultes.

Sur le plan juridique, les personnes handicapées bénéficieront d’une réforme sur le fonctionnement de l’administration des tutelles et des curatelles.

Patrick Gohet a également rappelé qu’un programme de 50 000 places de travailleurs protégés en hébergement adapté était en cours. Ces hébergements seront planifiés au niveau des régions.

Quand survient le grand âge

A l’origine, des associations telles que les Papillons Blancs de Beaune ont apporté une aide aux familles qui avaient un enfant handicapé. C’était il y a cinquante ans et tout naturellement, ces enfants sont devenus des adultes qu’il faut continuer de prendre en charge. Ils travaillent dans des structures adaptées (Etablissements et services d’aides par le travail, ex-CAT). Mais quand arrive pour eux aussi, l’âge de la retraite, ces mêmes personnes se retrouvent démunies et privées de repères. C’est justement cette prise en charge que prévoit la politique actuelle : « Il faut qu’elle se fasse sans rupture avec le monde que ces personnes connaissaient jusqu’ici » précise Patrick Gohet.

C’est cet ensemble de mesures que la mission de Patrick Gohet recouvre : « Là aussi, les choses ont beaucoup évolué, car à l’origine, le monde du handicap n’était pris en charge que par le ministère de la Santé. Je coordonne actuellement l’action de vingt ministères, car le monde du handicap relève autant de la santé que de la culture ou de l’éducation. Sur ce dernier point, on sait qu’il y a encore beaucoup à faire pour permettre à ces jeunes d’accéder à une scolarisation normale ou adaptée. IL faut aussi créer les liens entre les deux. »

Au-delà de ces grands axes généraux, cette délégation interministérielle intervient aussi dans le déblocage de nombreux dossiers individuels et c’est au quotidien, un dialogue qu’il faut tisser entre les pouvoirs publics et la société civile.


L’exemple Beaunois

En 1958, le monde du handicap ne semblait intéresser personne, à part les familles concernées. En 1957, un recensement relevait sur la ville de Beaune, seulement trois ou quatre familles directement concernées. Un an plus tard, un institut médico pédagogique de vingt places était crée.

Aujourd’hui l’association des Papillons Blancs de Beaune accueille 65 enfants et 421 adultes et le nombre de personnes employées en fonction d’encadrement pour les quatorze établissements ou services créés s’élève à 223 emplois à temps plein !

Ces chiffres sont impressionnants et laissent à penser qu’il reste encore beaucoup à faire.



Journaliste : Franck BASSOLEIL
Source : Le Bien Public - 26 septembre 2008
crédit photo : Association papillons blancs

jeudi 25 septembre 2008

- L'association les Papillons Blancs a 50 ans (IV) 2004-2008

Années de changements importants.

En 2004, on procède à l’ouverture de sept places dites « externalisées » en service d’accueil et d’activité de jour, dans l’unité pour adultes polyhandicapés de la Maison d’Accueil Spécialisée d’Agencourt. Dans le même temps une extension de la capacité d’accueil de la MAS de 10 places est obtenue.

Extension également de 10 places du SESSAD; deux appartements sont loués rue du faubourg Madeleine à Beaune.
Courant 2004, le service d’activité de jour (CAJ), jusqu’alors établi dans les locaux du CAT, déménage dans un pavillon loué en zone industrielle de Savigny-lès-Beaune, en attente de l’ouverture du projet de Seurre.
Mme Anny Devevey en assure la direction.

En 2005, une vaste opération de réhabilitation du foyer de Savigny est lancée grâce à la collaboration mise en œuvre entre l’Association, le SCIC Habitat et le conseil général.
La construction de douze studios supplémentaires est envisagée en remplacement des chambres d’hébergement.

À partir du 1er janvier 2005, Mme Anny Devevey assure les pleines directions du « servicerésidentiel », SAMOV, et CAJ, directions qu’elle assurait partiellement depuis 1977.

La MAS s’agrandit en 2006, a lieu la construction du bâtiment des aînés sur le site de la MAS à Agencourt, pour augmenter la capacité d’accueil.

La résidence « Clemenceau » du Service Résidentiel est remplacée dès octobre 2006 par la location de deux villas proches l’une de l’autre située avenue de l’Aigue.

Juillet 2006 est aussi l’année du départ à la retraite de Mme Françoise Cornil, directrice de l’IME et du SESSAD.Elle est remplacée par Denis Graindorge.

En 2007, le site de Savigny est opérationnel et permet de reloger douze personnes dans un bâti adapté à leurs besoins, privilégiant la qualité de vie et le respect de la vie privée de ces personnes.

En mai 2007, « La Villa » accueille le centre d’activité de jour, domiciliée provisoirement en zone industrielle de Savigny.

Une seconde maison est louée par l’IME, route de Dijon à Beaune afin de répartir l’effectif des jeunes de la section IM Pro sur un second site.

Le SAVS déménage du service résidentiel, pour des locaux loués rue du 16e Chasseur à Beaune. La capacité d’accueil passe à 72 places.

L’ « Entreprise Adaptée » (ancien « Atelier Protégé ») déménage du CAT, et s’installe rue du Faubourg Saint-Jean. Le bâtiment a été apporté par l’association Beaune Service qui a cessé son activité.

En juillet 2007, c’est le départ à la retraite de MM. Robert Demoulin et Alain Vieillard-Baron, deux humanistes qui auront marqué leur passage dans l’association.
Mme Sophie Maréchal prend la direction de la MAS d’Agencourt.M. Jacques Berthet est nommé directeur général en remplacement de M. Demoulin, le 1er août 2007.

Le 16 décembre 2007, ouverture de la nouvelle aile du bâtiment de la MAS d’Agencourt, après destruction d’une partie de l’ancien bâtiment pour mise aux normes.

La nouvelle aile de la MAS d'Agencourt.

Evolution de l’entreprise adaptée en 2008, l’« Entreprise Adaptée » évolue juridiquement en SAS (Société par actions simplifiées dont le gestionnaire est l’association des Papillons Blancs). L’Entreprise adaptée prend par conséquent la forme d’entreprise, la mission étant de soutenir l’émergence et la consolidation d’un projet professionnel du salarié handicapé en vue de sa valorisation, sa promotion et sa mobilité au sein de la structure elle-même ou vers les autres entreprises.

Le 1er septembre 2008, la section d’activité de jour de Seurre, et de son service d’hébergement, ouvre ses portes. La capacité d’accueil est de 40 places en accueil de jour et de 24 places d’hébergement. M. Michel Boizot, arrivé en mai dernier, à l’association, en prend la direction.

On note aussi la création d’un SAMSAH (Service d’Accompagnement Médico-social pour Adultes Handicapés) de cinq places rattachées au SAVS alors que 20 places sont créées pour l’ensemble du département.

Philippe Priego a pris la direction de l’ESAT le 1er février 2008, en remplacement de Jacques Berthet.

Au 1er septembre 2008, l’association accueille désormais 65 enfants et 421 adultes. Le nombre de personnes employées en fonction d’encadrement pour tous les services confondus s’élève à 223 emplois temps plein.

Au bout de ces cinquante années de créations, d’organisation, de mobilisation et d’évolution, de création, la mission des Papillons Blancs est sans aucun doute réussie.Mais elle est loin d’être terminée.
Certains cadres sont partis d’autres ont pris le relais mais la même flamme anime ces gens qui travaillent sans cessepour que les handicapés mentaux vivent comme tout le monde. Et surtout qu’ils soient reconnus comme des femmes et des hommes respectables et respectés. Ce ne serait que justice pour ces personnes si attachantes et souvent dotées d’un sens humain des plus naturels.

Aujourd’hui, les membres des Papillons Blancs, leur président Philippe Chaussade et les membres du conseil d’administration en tête vont fêter le 50e anniversaire de l’association. Ce sera sous le haut patronage de Patrick Gohet, délégué interministériel aux personnes handicapées.
Une journée portes ouvertes est également prévue dans les différents établissements de l’association.


Gilles MATHIEU

Source : " Le Bien Public" - 25 septembre 2008

Encadré Reconnaissance
De nombreux témoignages plein d’émotion nous sont parvenus à propos de l’association dans laquelle des hommes et des femmes, et souvent leurs conjoints et leurs familles, ont œuvré pour arriver à fonder une structure solide; et afin que les handicapés mentaux et handicapés en général trouvent leur (vraie) place dans la société.
En ce jour de fête pour les 50 ans des Papillons Blancs, c’est vers eux que les pensées iront. Et notamment vers Maurice Gausset et son épouse qui ont consacré toute leur vie à l’enfance handicapée, mais aussi à la jeunesse en général, Avec M.Carême et quelques bonnes volontés, ils ont été des locomotives qui ont entraîné dans leur sillage toute une « armée » de vaillants soldats qui se sont battus pour que le handicap cesse d’être un handicap.

jeudi 18 septembre 2008

- L'association les Papillons Blancs a 50 ans (III) : 1971-2002

Une multitude de projets réalisés

Le 14 septembre 1971, c’est la réception provisoire des bâtiments de Savigny. À cette même date, ouvre le foyer de vingt places, sous la direction de M. Noé. Le 9 octobre 1972, la réception définitive des travaux est faite.

En 1976, M. Cappicot, directeur du CAT – foyer « la Ruche », fait part des difficultés d’hébergement. Par manque de places, il est impossible de satisfaire de nouvelles admissions urgentes.M. Cappicot propose de transférer le CAT en zone industrielle de Beaune-Savigny.Le conseil d’administration donne son accord et un nouvel établissement devant recevoir 50 travailleurs est construit.L’ancien CAT de Savigny est transformé en un foyer de dix places portant ainsi sa capacité d’accueil à 30 places.

Deux ans après le transfert du CAT en septembre 1979, le directeur M. Cappicot quitte l’association et confie l’ensemble CAT et foyer à M. Demoulin.

Messieurs Robert Demoulin et Gabriel Liogier d'Ardhuy ont marqué leur époque

Dès 1980, cette première tranche du nouveau CAT devient insuffisante. Il faut 15 places supplémentaires, ceci nécessite la construction d’une seconde tranche qui ouvre ses portes en septembre 1981.Cette même année, l’ancien pavillon de la Ruche est entièrement transformé en foyer pour les plus autonomes des résidents.

Entre-temps, en 1976, un service d’accompagnement est créé et placé sous la responsabilité de M. Vernaton, éducateur spécialisé.L’établissement est installé 14 bis, avenue du Maréchal de Tassigny. Cette réalisation est en partie financée par une subvention du conseil général de Côte-d’Or avec qui est passée une convention.

En juin 1981, une extension du foyer de Savigny par la location de trois appartements loués en HLM au quartier Saint-Jacques est réalisée. Mlle Anne Couvreux, responsable de ces trois logements, assure la vie de tous.

Le 15 juillet 1982, la réalisation de « La Maison d’Accueil Spécialisée » d’Agencourt, à 2 km de Nuits-Saint-Georges, se concrétise. Les besoins étant grands et urgents, l’association décide de créer une MAS.

La MAS d'Agencourt abritait jadis un orphelinat.

La Maison d’Agencourt qui recevait jusqu’alors des enfants « cas sociaux » scolarisables ayant fermé ses portes à Noël 1977, la reprise du bâtiment est possible.

Le 19 juin 1980, le projet est accepté par commission régionale. Les travaux commencés le 15 juillet 1982 se terminent le 15 octobre 1983.

En 1983, l’association « rénove » le service d’accompagnement en milieu ordinaire de vie (SAMOV).Le 5 janvier 1984, c’est l’ouverture de la MAS. Cet établissement conçu pour 41 pensionnaires sera complet dès le 1er de l’an. La direction est confiée à MM. Pierre Cappicot et Michel Couillerot.


La MAS d'Agencourt aujourd'hui.

En 1986, l’acquisition de la résidence « Clemenceau », proche du centre-ville de Beaune, permet d’étendre la diversification des lieux de vie du foyer d’hébergement.

En 1988, cette même résidence « Clemenceau » ouvre ses portes.L’extension des locaux de l’IME se réalise par la construction d’un nouveau bâtiment sur le site. Cette structure permet de créer deux classes ainsi que des salles d’activités pour les enfants. Dans le même temps une maison est louée, avenue de la Sablière à Beaune afin d’y intégrer la section IM Pro qui accueille des jeunes de 14 à 20 ans.

En 1993, la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales) autorise les Papillons Blancs à créer un SESSAD (Service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) et accorde dans un premier temps dix places.Ce service accueille des enfants de 4 à 20 ans, présentant un handicap mental, domiciliés à Beaune, de la région du sud de la Côte-d’Or et du Val de Saône. L’éducation spécialisée, l’enseignement adapté et les soins thérapeutiques sont les trois pôles de sa mission.

Le 17 octobre 1994, arrive la création de l’atelier protégé avec un agrément provisoire pour deux ans, dans les locaux du CAT. Cette structure permet à des travailleurs handicapés d’exercer une activité professionnelle salariée dans des conditions qui leur sont adaptées.

En 1996, on renforce la structure foyer d’hébergement. La résidence des « Chilènes » est créée, avec la construction de 15 logements de type « studio », à proximité d’un centre commercial.

En 1997, c’est encore une création avec le foyer d’accueil médicalisé, la « Résidence du Parc », dans la propriété de la MAS d’Agencourt. Cette résidence (la première de la région) accueille onze personnes autistes.
Vieillard Baron a été l'un des piliers de la MAS et de la Résidence du Parc.

En 1998, le SAMOV devient SAVS (Service d’accompagnement à la vie sociale). Le SAVS met en avant le libre choix de la personne accompagnée et œuvre en faveur d’un plein exercice de sa citoyenneté. Les personnes handicapées souhaitent en majorité vivre à domicile, seules ou en famille. Afin de leur permettre d’exercer ce choix, il convient de développer et optimiser les services de soutien à domicile et de permettre l’émergence de réseaux de coordination à partir des services intervenant à domicile.

En 1999, l’Association fait l’acquisition d’une vigne à Chorey-lès-Beaune, il s’agit d’une surface de 90,45 ares au lieu-dit « Poirier Malchaussé » qui sert de terrain de formation pour les ouvriers.L’atelier protégé prend la dénomination d’entreprise adaptée et l’agrément définitif est obtenu le 1er janvier 2001; l’effectif est passé de 4 à 50 ouvriers.

Fin 2002, le président du conseil général sollicite l’association pour créer et gérer un service d’activité de jour avec possibilité d’hébergement à Seurre. Le conseil d’administration accepte cette demande.

Gilles MATHIEU
La quatrième et dernière partie dans notre édition du 25 septembre.

source : "Le Bien Public" - 18 septembre 2008

jeudi 11 septembre 2008

- L'association les Papillons Bancs a 50 ans (II): 1962-1970

L’ouverture du CAT à Savigny-lès-Beaune.

L’association des Papillons Blancs a 50 ans.Nous retraçons en quatre épisodes tout ce qui a été fait pour les handicapés de la région beaunoise.Et surtout pour qu’ils vivent comme les autres.

Assemblée générale sur l'herbe 1965

En 1962, à l’Institut médico-pédagogique (IMP) « la source », l’effectif est au complet avec vingt enfants. Un certain nombre d’entre eux atteindra l’âge de 14 ans, âge qui ne leur permet plus d’y rester.


Le conseil d’administration décide donc de créer un Institut médico-professionnel (IM Pro) afin d’y recevoir les adolescents, dans une construction neuve.
Mais deux questions majeures se posent: quel terrain et quel financement? Concernant le terrain et pour cette construction un peu plus importante, la ville accorde la seconde parcelle de terrain, contiguë à la première située rue de Cluny, aux mêmes conditions, à savoir un bail de 99 ans.


Pour le financement, l’assemblée générale d’avril 1963 autorise à contracter un emprunt à la Caisse d’Épargne de 14 millions. Les démarches sont aussitôt entreprises.


En effet, il était nécessaire que les travaux commencent cette même année. Il fallait un emprunt de relais d’au moins six mois. Grâce au secrétaire de l’association, M. Lefils, ancien directeur de la Société Lyonnaise, cette banque accorde cette facilité. Les travaux commencent en mai 1963.
Mais tout ceci ne donnait pas de local pour la rentrée 1963. Les membres des Papillons Blancs prospectent alors la ville avec leurs amis et leurs connaissances. Enfin, sur la paroisse Saint-Nicolas, on trouve une assez grande « baraque » momentanément inoccupée. C’est là que l’association va y passer l’hiver dans des conditions assez précaires.

Un directeur, M. Gimbert et deux éducatrices Mlles Authelin et Perochon sont engagées, L’IM.Pro est donc ouvert à la date prévue.


En février 1964, la construction de la rue Dunand étant terminée, l’équipe est complétée par une monitrice d’enseignement ménager, Mlle Michèle Maigre et une cuisinière; au total, l’établissement comprend cinq personnes.
Il devient nécessaire au milieu de ce terrain en friche de faire une clôture. Une demande de subvention de 400000 francs au Conseil Général est accordée en juillet, ce qui permet d’être en sécurité pendant la période des vacances.


En 1965, il faut penser à ceux qui vont arriver à l’âge adulte et qui devront être mis au travail. Il faut prévoir l’atelier, le Centre d’Aide par le Travail (CAT).
Le conseil d’administration décide donc de rechercher des locaux existants de préférence avec un terrain, car il faut penser en même temps à la création d’un foyer d’adultes.


Entrée des foyers de Savigny les Beaune

C’est la Maison Vilain à Savigny-lès-Beaune, pavillon de 1943 en parfait état, qui est retenu. En mai 1965, afin que les parents et les amis prennent connaissance de ce domaine, une assemblée générale est organisée à Savigny-lès-Beaune… Sur l’herbe, à l’ombre d’un cerisier. Cette assemblée est présidée par le président départemental, M. Mazen.


En 1966, le conseil d’administration des Papillons Blancs décide que sur le terrain retenu à Savigny-lès-Beaune, il sera installé un CAT de 50 places et un foyer de 20 places pour les adultes ressortissants de l’arrondissement de Beaune, le tout comprenant le pavillon existant et trois autres bâtiments à construire.


En raison de l’importance de ce projet, il ne semble pas possible d’avoir cette fois recours à l’emprunt, aussi il est décidé de faire inscrire ce projet au cinquième plan.
En raison de l’âge des usagers de l’IM Pro, 18 à 20 ans, il n’est pas possible d’attendre trois ou quatre ans pour les recevoir dans les constructions neuves.
Le pavillon existant à usage de CAT va donc être utilisé à ces fins.

En septembre 1966, l’installation se fait dans le pavillon.L’ouverture de ce CAT est réalisée par M. Guimbert qui est donc muté de l’IM Pro où il est remplacé par Mlle Authelin.
L’association rencontre bien des difficultés pour cette installation, ce pavillon n’étant pas prévu pour une telle entreprise.

Le 16 octobre 1968, un dossier pour le ministère est déposé à la préfecture. Après examen, la demande sera acceptée mais le montant de l’achat de la propriété ne sera pas financé, attendu que les papillons Blancs ont enfreint les textes de la loi de finance interdisant un engagement de dépenses avant d’avoir reçu l’arrêté de subvention du ministère. Pourtant l’association avait agi suivant les conseils de l’inspecteur divisionnaire de la population, ceci afin que cette propriété ne lui échappe pas.

Les relations de M. Carême avec le président de l’Assemblée Nationale, vont, par cet intermédiaire, permettre une intervention auprès du ministre des Finances, M. Debré et du ministre de la Santé, M. Jeanneret.De leur côté, les Papillons Blancs prennetn contact à Paris avec M. Charles, le député de la circonscription beaunosie, afin qu’il suive ces tractations ministérielles.
Par une lettre en date du 29 juillet 1969, M. Jeanneret fait connaître qu’exceptionnellement l’achat de ce domaine serait financé, donc inclus dans la subvention.

Le 8 octobre 1970, c’est le jour de l’ouverture du CAT avec les 50 places agréées, sous la direction de Pierre Cappicot qui a succédé à M. Guimbert. Les employés du CAT sont domiciliés dans les communes rurales des environs de Beaune, et chaque matin, ils sont obligés de prendre des cars pour se rendre à l’établissement.

Au printemps 1970, M. Laurioz, un des administrateurs et 1er adjoint au maire de Beaune, propose le local d’EDF (Électricité de France), avenue du Parc, à Beaune.

Le 1er novembre 1970, une mère de famille, Mme Paul Moreau, aidée d’une jeune fille, ouvre ce foyer et en prend la responsabilité. Il est agréé pour douze pensionnaires.


Gilles MATHIEU



source : "Le Bien Public" - 11 septembre 2008

jeudi 4 septembre 2008

- L'association les Papillons Blancs a 50 ans (I) : 1957-1960

Mobilisation, création et organisation

Papillons Blancs a 50 ans.Nous retraçons en quatre épisodes tout ce qui a été fait pour les handicapés mentaux de la région beaunoise.Et surtout pour qu’ils vivent comme les autres.



EN 1957, on recense sur Beaune, quelques familles (trois ou quatre à l’époque) ayant un enfant déficient mental vis-à-vis duquel elles n’ont pas de solutions. Ces enfants sont âgés de 5 à 6 ans.

Une de ces familles apprend qu’un certain M. Carême organise avec deux éducatrices à Chalon-sur-Saône (71) des séances de rééducation pour ces enfants.


Un contact est pris avec M. Carême, lui demandant de transposer cette expérience sur Beaune. En février 1958, après avoir consulté l’inspecteur primaire d’Académie ainsi que l’adjoint au maire chargé des questions sociales de la ville de Beaune, M. Jacon, une réunion publique est organisée.

Cinquante-cinq personnes concernées ou non, sont présentes. M. Carême fait un brillant exposé sur ce problème avant qu’une association soit créée. Il fait appel à un président, mais personne ne répond. Il désigne alors M. Gausset, père d’une famille nombreuse (faisant partie de celles qui conduisent leur enfant à Chalon).


Monsieur Pierre Carème

A son tour, ce président fait appel aux bonnes volontés, un bureau est constitué, chargé des formalités de mise sur pied d’une association.
L’association est alors légalement reconnue par la parution au Journal Officiel du 25 mars 1958, sous le nom « Les Papillons Blancs ».

Les difficultés commencent car, d’une part les membres du bureau ignorent encore les administrations dont relève l’association et celles-ci ne se penchent d’ailleurs pas sur le problème des déficients mentaux.D’autre part, il faut trouver un local et une éducatrice. A cette époque, il n’y a pas d’écoles d’éducateurs en Bourgogne.Ailleurs, existent quelques écoles privées.

L’inspecteur primaire de Beaune prête le local de médecine scolaire, deux fois par semaine. M. Carême met à disposition une éducatrice. Mais cette situation ne pourra durer.
Grâce à l’intervention de Melle Chamberger, directrice de l’association de l’Aide aux mères et aux bonnes relations avec la Protection de l’Enfance, un local est mis à disposition.Il est petit mais central, puisqu’installé rue Marey.Une chambre est misé à dispostion pour l’éducatrice, Melle Noury.
Les séances de rééducation d’une durée de 2 heures regroupent 3 à 4 enfants de 6 à 9 ans, qui sont amenés par les parents chaque jour.

En juillet 1958, les Papillons Blancs organisent une première colonie de vacances au château d’Evelle prêté par la ville de Beaune.

En 1959, Melle Noury quitte l’association pour se marier. Il faut à nouveau trouver une éducatrice. Pour ce faire, il est fait appel à M. Carême en tant que délégué national des Papillons Blancs. La candidature de Melle de Larminat qui est diplômée d’une école de la région parisienne, est retenue.

Courant 1959, à la suite de plusieurs réunions, le conseil d’administration prend la décision de créer un Institut Médico Pédagogique (IMP) de 20 places.




Monsieur Maurice Gausset


Une première démarche est faite auprès du maire de Beaune, M. Duchet, pour lui exposer le projet. Il pense obtenir une classe préfabriquée. Hélas, l’Education Nationale n’en a plus de disponible. En conséquence M. le maire prend la décision de soumettre la demande au conseil municipal qui accorde à l’unanimité un terrain communal, rue de Cluny.

Ce projet est connu de l’administration. C’est alors que les membres de l’association apprennent que les Papillons Blancs relèvent des services de la population (DDASS actuellement).
C’est alors que se pose le problème du financement. Les maigres ressources provenant uniquement de quelques adhérents ne permettent déjà plus d’assurer le salaire d’une éducatrice. Il faut trouver une solution. Grâce à l’intervention de M. Carême auprès du président du Rotary Club, un don est attribué afin de faire face aux frais.

En avril 1960, le conseil d’administration décide la construction de l’IMP sur le terrain de la ville.
Le 13 juin de la même année, lors de l’assemblée générale, un emprunt de 8 millions de l’époque est cécidé.Il sera fait auprès de la Caisse d’Epargne. Au cours de cette assemblée, Melle de Larminat présente aux parents le projet pédagogique du futur établissement. Les travaux ayant été commencés en mai, leur financement est assuré par un prêt relais consenti, sans intérêt, par certains négociants en vins de Beaune. Ceci en attendant le prêt de la Caisse d’Epargne établi sur 20 ans. Les travaux sont confiés à l’entreprise Pierrot.

Les plans avaient été établis en collaboration avec Melle de Larminat. Ce projet était modeste. Grâce à la Caisse d’Allocations Familiales, une première subvention est attribuée qui permet d’acquérir le mobilier et le matériel éducatif. L’année suivante, une autre subvention permet de faire la clôture.

Commencée en mai, la construction est terminée en octobre de la même année. Au cours de l’été, Melle de Larminat recrute deux éducatrices.

Le 1er novembre 1960, l’inauguration est présidée par M. Fennot, sous-préfet de Beaune. A cette cérémonie assistent également de nombreuses personnalités.

Ce n’est qu’en janvier 1961, trois mois après, que les premières prestations de fonctionnement sont perçues. Si les Papillons Blancs ont pu faire face aux dépenses de fonctionnement pendant ces trois mois, c’est grâce aux Maisons de vins qui ont accepté de reconduire leur avance, toujours sans intérêt.



Gilles MATHIEU

source : journal "Le Bien Public" - 4 septembre 2008