jeudi 4 septembre 2008

- L'association les Papillons Blancs a 50 ans (I) : 1957-1960

Mobilisation, création et organisation

Papillons Blancs a 50 ans.Nous retraçons en quatre épisodes tout ce qui a été fait pour les handicapés mentaux de la région beaunoise.Et surtout pour qu’ils vivent comme les autres.



EN 1957, on recense sur Beaune, quelques familles (trois ou quatre à l’époque) ayant un enfant déficient mental vis-à-vis duquel elles n’ont pas de solutions. Ces enfants sont âgés de 5 à 6 ans.

Une de ces familles apprend qu’un certain M. Carême organise avec deux éducatrices à Chalon-sur-Saône (71) des séances de rééducation pour ces enfants.


Un contact est pris avec M. Carême, lui demandant de transposer cette expérience sur Beaune. En février 1958, après avoir consulté l’inspecteur primaire d’Académie ainsi que l’adjoint au maire chargé des questions sociales de la ville de Beaune, M. Jacon, une réunion publique est organisée.

Cinquante-cinq personnes concernées ou non, sont présentes. M. Carême fait un brillant exposé sur ce problème avant qu’une association soit créée. Il fait appel à un président, mais personne ne répond. Il désigne alors M. Gausset, père d’une famille nombreuse (faisant partie de celles qui conduisent leur enfant à Chalon).


Monsieur Pierre Carème

A son tour, ce président fait appel aux bonnes volontés, un bureau est constitué, chargé des formalités de mise sur pied d’une association.
L’association est alors légalement reconnue par la parution au Journal Officiel du 25 mars 1958, sous le nom « Les Papillons Blancs ».

Les difficultés commencent car, d’une part les membres du bureau ignorent encore les administrations dont relève l’association et celles-ci ne se penchent d’ailleurs pas sur le problème des déficients mentaux.D’autre part, il faut trouver un local et une éducatrice. A cette époque, il n’y a pas d’écoles d’éducateurs en Bourgogne.Ailleurs, existent quelques écoles privées.

L’inspecteur primaire de Beaune prête le local de médecine scolaire, deux fois par semaine. M. Carême met à disposition une éducatrice. Mais cette situation ne pourra durer.
Grâce à l’intervention de Melle Chamberger, directrice de l’association de l’Aide aux mères et aux bonnes relations avec la Protection de l’Enfance, un local est mis à disposition.Il est petit mais central, puisqu’installé rue Marey.Une chambre est misé à dispostion pour l’éducatrice, Melle Noury.
Les séances de rééducation d’une durée de 2 heures regroupent 3 à 4 enfants de 6 à 9 ans, qui sont amenés par les parents chaque jour.

En juillet 1958, les Papillons Blancs organisent une première colonie de vacances au château d’Evelle prêté par la ville de Beaune.

En 1959, Melle Noury quitte l’association pour se marier. Il faut à nouveau trouver une éducatrice. Pour ce faire, il est fait appel à M. Carême en tant que délégué national des Papillons Blancs. La candidature de Melle de Larminat qui est diplômée d’une école de la région parisienne, est retenue.

Courant 1959, à la suite de plusieurs réunions, le conseil d’administration prend la décision de créer un Institut Médico Pédagogique (IMP) de 20 places.




Monsieur Maurice Gausset


Une première démarche est faite auprès du maire de Beaune, M. Duchet, pour lui exposer le projet. Il pense obtenir une classe préfabriquée. Hélas, l’Education Nationale n’en a plus de disponible. En conséquence M. le maire prend la décision de soumettre la demande au conseil municipal qui accorde à l’unanimité un terrain communal, rue de Cluny.

Ce projet est connu de l’administration. C’est alors que les membres de l’association apprennent que les Papillons Blancs relèvent des services de la population (DDASS actuellement).
C’est alors que se pose le problème du financement. Les maigres ressources provenant uniquement de quelques adhérents ne permettent déjà plus d’assurer le salaire d’une éducatrice. Il faut trouver une solution. Grâce à l’intervention de M. Carême auprès du président du Rotary Club, un don est attribué afin de faire face aux frais.

En avril 1960, le conseil d’administration décide la construction de l’IMP sur le terrain de la ville.
Le 13 juin de la même année, lors de l’assemblée générale, un emprunt de 8 millions de l’époque est cécidé.Il sera fait auprès de la Caisse d’Epargne. Au cours de cette assemblée, Melle de Larminat présente aux parents le projet pédagogique du futur établissement. Les travaux ayant été commencés en mai, leur financement est assuré par un prêt relais consenti, sans intérêt, par certains négociants en vins de Beaune. Ceci en attendant le prêt de la Caisse d’Epargne établi sur 20 ans. Les travaux sont confiés à l’entreprise Pierrot.

Les plans avaient été établis en collaboration avec Melle de Larminat. Ce projet était modeste. Grâce à la Caisse d’Allocations Familiales, une première subvention est attribuée qui permet d’acquérir le mobilier et le matériel éducatif. L’année suivante, une autre subvention permet de faire la clôture.

Commencée en mai, la construction est terminée en octobre de la même année. Au cours de l’été, Melle de Larminat recrute deux éducatrices.

Le 1er novembre 1960, l’inauguration est présidée par M. Fennot, sous-préfet de Beaune. A cette cérémonie assistent également de nombreuses personnalités.

Ce n’est qu’en janvier 1961, trois mois après, que les premières prestations de fonctionnement sont perçues. Si les Papillons Blancs ont pu faire face aux dépenses de fonctionnement pendant ces trois mois, c’est grâce aux Maisons de vins qui ont accepté de reconduire leur avance, toujours sans intérêt.



Gilles MATHIEU

source : journal "Le Bien Public" - 4 septembre 2008